Château de Ferrières

Un peu d’histoire

La terre patrimoniale et le château de Ferrières sur Sichon ont une longue histoire que l’on peut remonter, au travers de ses propriétaires successifs, jusqu’au 14éme siècle.

Sans détailler la liste des familles qui se sont succédé depuis plus de sept siècles ; Canilhac-Chatillon, Beaufort, la Tour d’Auvergne, Manissy, Douet, Malmenaide de Montmillant (qui acheta la terre et le château aux descendants de la famille Douet le 27 septembre 1814 pour la somme de 100 000 francs par l’intermédiaire de Madame Chevalier) et ses descendants Le Jeans puis Soultrait. A noter que du 14éme au 18ème siècle, la transmission de la terre et du château se fit par héritage, souvent par les femmes. Il en fut de même depuis 1814 jusqu’à nos jours. Par contre, la période de 1720 à 1814 connut des propriétaires successifs sans lien de famille entre eux jusqu’au dernier Comte de Ferrières - Jean Claude Douet - guillotiné en 1793. Les noms des familles notées ci-dessus sont écrits sans la particule « de » parce que non précédés d’un patronyme, d’un prénom ou d’un titre.

Trois noms marquent l’histoire connue de cette maison :

Gaucher de Chatillon, marquis de Canilhac, Connétable de France, mort en 1329 à l’âge de 80 ans,

Turenne : François III de la Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne naquit au château de Ferrières le 25 janvier 1526. Il épousa Eléonore de Montmorency, fille du Connétable dont le fils, Henri, devint duc de Bouillon et père de Henri de Turenne, Maréchal de France, le meilleur des soldats de Louis XIV.

Le Jeans-Clary : Louis-Guillaume Colonel Vicomte Le-Jeans, de famille marseillaise, devint propriétaire de Ferrières par son épouse, Anne Malmenaide de Montmillant. Il était le propre neveu, par sa mère Marie-Thérèse Clary, de deux reines :

. Désirée Clary, épouse de Jean Baptiste Bernadotte, Maréchal d’Empire puis roi de Suède et de Norvège. La famille Bernadotte règne toujours en Suède.

. Julie Clary, épouse de Joseph Bonaparte, roi de Naples puis d’Espagne.

Architecture

L’ensemble des bâtiments du château de Ferrières sur Sichon a subi de nombreuses modifications au cours des siècles. Mais un plan de masse de 1842, quelques traces d’anciennes fondations, des murs épais permettent d’imaginer l’ancien château et ses communs fermés sur trois côtés et ouverts sur un vieux pont traversant le Sichon. Une crue des années 1970 a malheureusment emporté ce pont médiéval.

Du château d’origine, est conservé le porche, construction rectangulaire du 15ème de trois étages et d'un grenier, flanqué d’une tour dont l’escalier en colimaçon est entièrement en chêne et le bâtiment des communs attenant au porche.

Les autres bâtiments sont des 17ème et 19ème siècles. Les dernières modifications importantes de 1850 sont l'oeuvre du Colonel Le Jeans, dont le blason de famille est taillé au-dessus de la porte d’entrée principale et de son épouse Anne Malmenaide - Montmillant.

L’architecture intérieure et l’ameublement sont d’une noble sobriété campagnarde. Le château ne constituait pas, compte tenu de sa situation en fond de vallée du Sichon, une position de défense et de surveillance, comme celles de Montgilbert ou de Pyramont sur le Rocher Saint Vincent, mais une entrée dans le bourg, une protection des greniers des terres patrimoniales du comté de Ferrières. Il fut plus la résidence des châtelains de Ferrières, régisseurs des Comtes de Ferrières, que celle de ces derniers qui,  le plus souvent, n’habitaient pas sur place à la notable exception des Manissy au 17ème.

Le château de Ferrières sur Sichon est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Un programme de travaux est en cours depuis 10 ans avec pour objectif de le rendre dans l’état des années 1850.

Ferrières et les Soultrait

Ferrières, château, bois et terres agricoles, devint propriété de la famille en 1814 lors de son achat par Damien Malmenaide de Montmillant et de son épouse Anne Vidal de Ronat, de familles thiernoises et grands-parents maternels de Désirée Le-Jeans, Comtesse de Soultrait. Anne, leur fille unique, épousa Louis Guillaume, Vicomte Le-Jeans, colonel d’empire et neveu direct de Désirée Clary Bernadotte, reine de Suède,  et de Julie Clary-Bonaparte, reine d’Espagne. Les Le-Jeans habitaient généralement leur hôtel de la rue Paradis à Marseille et au château de Pomiers près de Salon en Provence. Les quelques mois d’été à Ferrières n’empêchèrent pas nos aïeux Le-Jeans d'être attachés à la Montagne Bourbonnaise, d'y finir leurs jours et d’effectuer des travaux importants qui modifièrent au milieu du 19ème l’homogénéité de l'ensemble des bâtiments. Le château et les six cents hectares de bois et de terres agricoles (regroupés pour l'essentiel autour des villages des Fradin, des Rogères et des Garets ,noyau des terres patrimoniales des comtes de Ferrières) revinrent à leurs fils Charles Le-Jeans qui mourut, célibataire, en 1905.

Les bois et terres furent alors partagés entre les descendants des deux sœurs de Charles :

. Anne Le-Jeans, épouse de Eudoxe de Fombeton et grand-mère de Anne-Marie de Balincourt qui épousa son cousin issue de Germain, Denys de Champeaux petits fils de Désirée Le-Jeans. Ils eurent trois enfants Michèle d’Arces-Noblet, Denyse de Lépinière et Stanislas de Champeaux, tué dans son char de la 1ère armée du général de Lattre de Tassigny, le 23 avril 1945, à Burladingen, Allemagne. Le stade de Ferrières porte son nom en son souvenir.

. Désirée Le-Jeans, épouse de Georges de Soultrait arrière grand-mère du propriétaire actuel du château.

Le château et le parc furent attribués aux descendants de Désirée qui les conservèrent indivis de 1905 à 1935. Enfants, petits-enfants et arrières-petits-enfants de Georges et Désirée (Soultrait, d'Orcet, Champeaux, du Peroux, Toytot ...) se retrouvaient tous les mois d’août, à Ferrières qui joua alors un vrai rôle de maison de famille. Les trente glorieuses du château de Ferrières furent suivies par des années qui le furent moins. L’indivision fut rompue, les bâtiments et le parc répartis en plus de vingt lots et les pièces vidées de leur ameublement. Depuis les années 50,  les rachats successifs par le général de Soultrait et par son fils Benoît ont permis de regrouper l’ensemble des bâtiments mais pas encore la totalité du parc.